Système de prévention du décrochage scolaire et de mitigation des bloquants à l’apprentissage S’ÉVALUER – S’AIDER – S’AMÉLIORER

Sommaire exécutif

« ApprentiGO » est un logiciel éducatif conçu pour contrer le décrochage scolaire chez les élèves de l’École Secondaire Louis-Joseph Papineau, en utilisant comme outils la technologie et le soutien scolaire.

Plus spécifiquement, le logiciel ApprentiGO permet aux élèves, parents, professeurs et intervenants scolaires d’identifier et de prendre en main rapidement les divers bloquants à l’apprentissage particuliers à un élève. En traitant ces bloquants de manière modulaire, si multiples soient-ils, nous espérons être en mesure de mitiger les raisons qui mènent au décrochage scolaire.

Le prototype d’ApprentiGO sera conçu pour les besoins spécifiques de l’École Louis Joseph Papineau.

À travers les systèmes de dépistages et de suivi de performances de la méthode Curriculumbased measurement (CBM; Deno, 1985), nous visons à augmenter substantiellement le rendement scolaire des élèves participants tout en diminuant le temps nécessaire pour effectuer les diagnostiques et suivis pour les enseignants et divers intervenants.

Mise en contexte

La problématique : nouveaux arrivants, retard académique, isolement social et détresse psychologique, environnement non propice à l'apprentissage

Le nombre de jeunes issus de l’immigration ne cesse d’augmenter, particulièrement dans les écoles de la grande région montréalaise (JDM 18 avril 2017, Dans les écoles de Montréal: jusqu’à 9 élèves sur 10 allophones), et aucune solution préconisée ne vise spécifiquement cette clientèle. Or, les raisons du décrochage scolaire élevé dans cette catégorie d’étudiants et vu l’augmentation croissante de cette clientèle sur les bancs d’école, puis dans les rangs des décrocheurs, il est nécessaire recentrer nos actions pour y inclure la problématique des jeunes immigrants.

Deux facteurs qui sont déterminants dans la motivation à poursuivre ou pas son parcours académique : les trous de connaissances et l’isolement social, deux facteurs qui mènent à la détresse psychologique. En effet, lors de leur intégration dans le parcours scolaire québécois, la plupart des nouveaux arrivants, même ceux en provenance de pays occidentaux proposant une scolarisation comparable à la nôtre, sont confrontés à des lacunes dans leurs apprentissages. Ces lacunes, si elles peuvent être rapidement comblées lorsqu’on les identifie clairement, peuvent entraîner un grand sentiment d’incompétence si l’équipe-école poursuit le cursus scolaire sans s’y attarder.

Malheureusement, dans l’état actuel des choses et vu le manque de ressources pour bien encadrer et diagnostiquer ces étudiants, plusieurs d’entre eux traînent pendant de longs mois, voire des années, des retards dus à ces lacunes. Ces retards entraînent des difficultés académiques durables et peuvent mener au décrochage de ces élèves. Par ailleurs, l’acte même d’immigrer entraîne pour ces jeunes une rupture avec leur environnement social et les plonge dans un isolement affectif important à un âge où les liens sociaux sont fondamentaux. Il faut donc traiter avec grand priorité la prise en charge du bien-être psychologique des adolescents, et la mise en place de structures visant à réduire leur isolement social comme solution au décrochage.

Les études le prouvent

Les études prouvent que les sentiments dépressifs et les faibles habiletés sociales sont parmi les facteurs prédictifs les plus importants de décrochage scolaire. Ainsi, une étude de M. Laurier Fortin, Égide Royer, et coll. (2004) pointait déjà les sentiments dépressifs comme le plus important facteur prédictif de décrochage scolaire. De plus, l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire menée en 2010-2011 (nouvelle étude en cours, résultats à venir cet automne), indique que « le risque de décrochage scolaire est plus grand chez les élèves qui souffrent d’un niveau élevé de détresse psychologique (…) ». Être victime de violence ou d’intimidation, ou encore appartenir à des groupes présentant des comportements asociaux ou des conduites délinquantes sont aussi des facteurs corrélés au décrochage scolaire. Dans les deux cas, l’isolement social (réel ou vécu au sein d’un groupe social qui ne correspond pas à nos aspirations) est un élément central, et cet isolement est encore plus important chez les jeunes issus de l’immigration.

Dans les écoles secondaires fréquentées en majorité par de nouveaux arrivants ou des jeunes issus de communautés ethniques, on retrouve donc souvent la conjonction de ces deux éléments ainsi que de plusieurs des facteurs de risque traditionnellement mentionnés (niveau socio-économique faible, monoparentalité, faible niveau d’éducation des parents, pauvre sentiment d’appartenance à l’école, etc.). Malheureusement, alors que des mesures sont prises pour pallier aux difficultés engendrées par ces derniers facteurs, peu d’efforts sont mis pour combler les « trous de connaissances », améliorer le bien-être psychologique et diminuer l’isolement social de ces jeunes. Accumulant des retards académiques, aux prises avec des pensées suicidaires, sans groupe positif auquel se raccrocher, plusieurs de ces jeunes qui ont vécu de grandes épreuves malgré leur jeune âge finissent par décrocher.

Un défi à relever

Le défi, tant pour les équipes éducatives que pour les intervenants psycho-sociaux, est double : il s’agit d’une part d’identifier dès leur entrée dans le système scolaire quelles connaissances de base ne leur ont pas été enseignées afin de combler rapidement leurs lacunes, et d’autre part d’avoir accès en temps réel au niveau de bien-être psychologique de ces jeunes, afin de pouvoir agir rapidement sur leur entourage pour les maintenir dans un état mental propice aux apprentissages. Pour l’instant, aucune ressource ne permet d’effectuer ce dépistage.

Une solution adaptée à cette nouvelle réalité

Parce que nous avons à cœur le bien-être et la réussite de tous les jeunes, incluant les élèves issus de l’immigration et pour lesquels les outils actuels sont moins adaptés, nous avons décidé de lancer un projet-pilote visant à évaluer de manière holistique les bloquants à l’apprentissage chez la vie d’un jeune afin d’intervenir de façon personnalisée.

Ce projet, ApprentiGO, est le fruit de la collaboration entre différents experts provenant du milieu médical, académique et communautaire et consiste en un outil informatique qui permet aux adolescents d’évaluer leur progression académique par le biais de la méthode Curriculum-based measurement (CBM; Deno, 1985), leur santé et leur tempérament. Ainsi, le système permet aux élèves d’évaluer dans le temps leur niveau de connaissances, leur état mental et leur degré d’isolement social. Ceux-ci sont ensuite orienté vers les groupes ou les ressources qui peuvent amener un changement de leur état, principalement par le biais d’activités parascolaires. Par exemple, un élève chez qui l’on identifie un maillon faible dans une chaîne de connaissance en mathématiques sera pris en charge sans délai à l’école ou par un organisme communautaire offrant de l’aide au devoir afin qu’il se remette à niveau, tandis qu’un nouvel arrivant se fera accueillir par un groupe jeunesse. Le fait d’utiliser des outils informatiques de qualité permettra aux équipes en place d’identifier rapidement les jeunes à risque dans les différents domaines, ce qui augmentera leur efficacité, libérera du temps qu’elles pourront allouer à l’intervention et leur permettra d’avoir une approche plus personnalisée.En espérant avoir su vous sensibiliser au fait que la réalité des jeunes issus de l’immigration est encore bien peu prise en compte dans les solutions au décrochage mais que l’approche préconisée par le projet pilote ApprentiGO fera une réelle différence dans la vie de ces élèves et des équipes ayant à cœur leur réussite. Je me mets à votre disposition si vous désirez en connaître davantage sur cette nouvelle approche et si, comme moi, vous avez à cœur les valeurs québécoises d’inclusion, d’humanisme et de persévérance.

Pour nous faire part de vos questions ou autre, n'hésitez pas à nous contacter.